Medieval Text

Cy devise comment la bonne princesse vouldra attraire a soy toutes vertus. Chapitre .vii.

Toutes ces choses ou les semblables pensera la bonne princesse par divine information & pour les mettre a effet tiendra tel voye elle vouldra estre bien informee par bons & saiges que est bien & que est mal affin que le bien puist eslire & le mal eschever & quoy que toute personne mortelle soit par nature encline en peché se gardera a son povoir par especial de peschié mortel et vouldra faire tout ainsi que faict le bon medecin qui cure la maladie par son contraire Si ensuyvra la parolle de Crisostome sur l’evangille sainct Mathieu qui dit que qui veult avoir la princesse celleste il luy convient ensuyvre humilité terrestre. Car envers dieu n’est pas celluy le plus hault qui est icy le plus grant & le plus eslevé en honneurs mais celluy qui est le plus juste en terre est le greigneur ou ciel pource que elle congoistra que les honneurs communement eslievent en orgueil son cueur se disposera en toute humilité et pensera en soymesmes que non obstant que il appartiengne a l’estat de son seigneur et du degré dont elle est que des honneurs reçoyvent ja en quelque dominacion que elle se voye son cueur n’en sera blecié en arrogance ne eslevé en pensee ains rendra graces a dieu & luy attribuera tout l’honneur & de son cueur ne partira point la pensee de congnoistre que elle est une povre creature mortelle fresle et pecheresse & que l’estat que elle reçoit n’est que ung office dont luy conviendra a dieu en brief temps luy en rendre compte. Car sa vie au regard du perpetuel siecle n’est que ung petit trespas ceste noble princesse doncques quoy que la dignité de son estat requiert que elle reçoyve des gens grant reverence n’y prendra point de delict quand on les luy fera & tout au moins que elle se pourra passer garde l’honneur de son estat vouldra que on luy face son maintien son parler son port sera doulx & benigne la chiere plaisante a yeulx baissez reddant salut a toute creature qui la luy baillera en parolle tant humaine tant doulce que aggreable soit a dieu & au monde.

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